Les cantons de Genève et du Jura s’engagent pour les apprentissages

A Genève, où la formation duale peine à séduire, et dans le Jura, où de nombreuses places restent vacantes, les autorités ont lancé début 2016 des programmes pour promouvoir cette filière.

Optimiser l’attribution des places d’apprentissage, tel était l’objectif du projet Match-Prof lancé par la Confédération fin 2012. Il visait notamment à améliorer l’équilibre entre l’offre et la demande de places d’apprentissage et à réduire ainsi le nombre de places vacantes.

Plus globalement, Match-Prof s’inscrit dans une initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié et à mieux exploiter le potentiel indigène. Aujourd’hui, pas moins de huit cantons ont lancé des projets pilotes dans ce sens, dont deux en ce début d’année en Suisse romande.

Seulement 4% à Genève

A Genève, où seulement 4% des élèves passent directement à l’apprentissage dual à la fin de leur scolarité obligatoire, les autorités ont lancé en janvier le projet Go apprentissage afin de promouvoir ce type de formation.

“Nous avons une économie très tertiarisée, c’est plus compliqué pour les jeunes de trouver un apprentissage dual, d’autant plus que celui-ci est très peu valorisé à Genève”, explique Jean-Pierre Cattin, directeur du Service de l’orientation scolaire et professionnelle.

L’objectif à Genève est ainsi de passer d’ici la fin de l’année de 4 à 8, voire 10% de taux d’apprentissage dual.

Places vacantes dans le Jura

Tout autre défi dans le Jura où ce type d’apprentissage atteint 30% aujourd’hui. Alors que les entreprises proposaient l’année passée 800 places, une centaine sont restées vacantes pendant que 150 jeunes se dirigeaient vers des filières de transition.

“Les entreprises qui ont des difficultés à recruter un apprenti vont me faire part de leurs besoins”, explique Alain Flury, responsable du nouveau projet PROentreprises. Mis en contact avec l’entreprise, le jeune adulte devra alors obligatoirement faire un stage au sein de l’entreprise, dans le but de valider son intérêt et l’adéquation entre lui et l’entreprise.

A terme, un quart des jeunes concernés pourraient ainsi trouver une place d’apprentissage, soit un objectif d’une quarantaine de contrats supplémentaires par année.

Gaël Klein / Le Journal du matin / 29.03.2016