La FFPC, un soutien essentiel à la formation

La Fondation pour la formation professionnelle et continue anticipe les changements sociétaux en finançant des solutions innovantes

Structure dotée d’un conseil tripartite (Etat, patronat et syndicats), la Fondation en faveur de la formation professionnelle et continue (FFPC) contribue au financement de près de 300 organismes de formation genevois; de l’apprentissage dual à la formation continue des adultes. Près de 13,5 millions de francs (chiffre 2015), provenant pour 70% des entreprises et 30% de l’Etat, sont ainsi gérés et distribués chaque année par la FFPC, sans oublier un financement public extraordinaire de 3,4 millions pour faire face à la pénurie de personnel qualifié. Cours interentreprises, frais de matériel pour les examens de fin d’apprentissage, formation continue et gestion de carrière représentent la grande part des financements assurés par la FFPC.

«Mais nous ne nous contentons pas d’administrer notre fondation, précise sa directrice, Sabrina Cohen Dumani. Nous devons aussi être à l’écoute du terrain afin d’anticiper et de trouver les mesures les plus adéquates permettant de répondre aux besoins des associations et des entreprises, dans des domaines aussi divers que le nettoyage ou la finance.»

Adapter la formation initiale

Pour cela, une procédure simple permet déjà aux professionnels de solliciter l’aide de la FFPC via une demande en ligne sur le site www.ffpc-form.ch. «Notre démarche doit être parfaitement transparente pour garantir que les financements soient bien affectés aux objectifs visés», insiste la directrice. «Dans le domaine de la formation professionnelle, les pédagogies de formation doivent elles aussi s’adapter au mode de fonctionnement  des jeunes d’aujourd’hui», souligne Laurent Baechler, responsable des cours interentreprises à la Fédération des entreprises romandes (FER). Dans ce contexte, la Fondation participe à l’élaboration d’un projet de blended Learning pour les apprentis du secteur de l’automobile. Il s’agit d’une sorte de formation en ligne sur le mode du jeu vidéo qui permet d’aborder la théorie avant de s’essayer à la pratique lors des cours interentreprises.

D’autres prestations sont déjà fonctionnelles grâce à l’expertise de la FFPC. «Depuis novembre 2015, la Fondation prend notamment en charge le financement des ateliers de raisonnement logique (ARL) destinés aux apprentis carrossiers et horlogers qui rencontrent des difficultés en mathématique», explique Olivier Ballissat, secrétaire patronal à la FER. Un outil plus adapté que les traditionnels cours d’appui pour aider l’apprenti à retrouver une logique de raisonnement efficace.

Enfin, les deniers de la FFPC sont également mobilisés pour adapter la formation initiale aux exigences du tissu économique local. En Suisse, 80% des PME comptent moins de dix salariés et sont organisées d’une manière qui ne permet pas toujours de réaliser la totalité du plan de formation. D’où l’intervention de la Fondation. «Ce soutien nous permet, par exemple, d’organiser des formations complémentaires, à l’instar du cours de staffeur proposé aux apprentis plâtriers», précise Laurent Baechler.

Renforcer l’employabilité

Outre les actions de formation proprement dite, l’activité de la FFPC s’étend de plus en plus aux questions de pénurie de qualifications. «Pourquoi allez chercher des employés de banque à l’étranger et ne pas faire bénéficier la main d’œuvre locale de formations continues adéquates?» s’interroge Sabrina Cohen Dumani.

Et c’est précisément à ce genre de questions que s’efforce de répondre Frédéric Kohler, directeur de l’Institut supérieur de formation bancaire (ISFB), à Genève: «La fin du secret bancaire et la concurrence accrue qui en résulte signifie la fin des généralistes dans le domaine bancaire. Il faut désormais être un spécialiste, un expert, pour répondre efficacement aux besoins du secteur.» Si l’on ajoute la révolution numérique et le développement des Fintech, c’est toute la «classe moyenne bancaire» qui se retrouve en danger.

Avec l’aide de la Fondation, l’institut a donc dispensé l’an dernier neuf formations, parmi lesquelles le Certificat cantonal de Private Banking, qui ont réuni au total plus de 120 participants. «Sur dix personnes qui suivent ces formations, huit parviennent à garder leur emploi et deux peuvent même envisager une promotion», se félicite le directeur.

Patrick Bagnoud, Office pour l’Orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) / Tribune de Genève / 30.03.2016