La Fondation en faveur de la formation professionnelle et continue (FFPC) symbolise la réussite du partenariat public-privé

Pionnier en Suisse, ce fonds genevois finance la formation professionnelle des jeunes et des adultes. Eclairage.

Le système de formation professionnelle suisse interpelle par son taux élevé d’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi. Son secret? L’articulation subtile de trois rouages fondamentaux: le patronat, les partenaires sociaux – représentés par les associations professionnelles – et l’Etat.

A Genève, ces trois partenaires, rassemblés sous l’égide de la Fondation en faveur de la formation professionnelle et continue (FFPC), œuvrent de concert depuis 1988 au financement de cours interentreprises (CIE) inhérents à l’apprentissage dual, mais également à celui de la formation continue des adultes. «Cette fondation de droit public est le miroir du tripartisme cher à Genève, canton pionnier en la matière, explique sa directrice Sabrina Cohen Dumani. Impliquer tous les acteurs du terrain permet d’assurer des formations en adéquation avec l’économie.» Un mécanisme performant dont se sont inspirés plusieurs cantons à l’instar de Vaud, Neuchâtel ou Zurich, entre autres. Financée à hauteur de 70% par les entreprises, via un impôt affecté, et à 30% par l’Etat, la FFPC est le pivot d’un budget au service d’une population qui se forme de plus en plus.

Deux volets pour un fonds

Le premier champ d’action de la FFPC concerne le financement des CIE dispensés par les associations professionnelles et dont bénéficient les entreprises formatrices. Cette prise en charge intégrale permet à toutes les entreprises formatrices du canton d’envoyer leurs apprentis suivre gratuitement les CIE. Autre spécificité genevoise, les frais de matériel pour les examens finaux sont également couverts par la fondation. «La FFPC met tout en œuvre pour encourager les entreprises à former, puisque le système dépend prioritairement de leur bonne volonté», martèle la directrice. Un soutien à des réseaux d’entreprises formatrices vise également à maintenir ou accueillir des entités plus spécialisées dans le giron de la formation. A la rentrée prochaine, un projet pilote de ce type permettra à l’association suisse des transports routiers (ASTAG) de conjuguer les efforts de plusieurs entreprises afin de développer l’offre de places d’apprentissage (voir l’article en page 2 de ce cahier). Le second volet d’intervention de la FFPC s’intéresse au financement de mesures de formation continue pour un public adulte, en particulier dans les secteurs touchés par une pénurie de personnel qualifié. De l’alphabétisation aux formations qualifiantes de base, de la reconversion professionnelle aux cours de préparation aux brevets fédéraux, la FFPC poursuit un seul but: renforcer l’employabilité à Genève. Selon sa directrice, «un des objectifs en 2015 est de déterminer avec plus de précision encore où il y aura pénurie dans les années à venir de façon à allouer les fonds à des mesures d’anticipation.»

A l’écoute du terrain

Dans cette optique, l’accès au CFC dans les domaines de la santé et du social s’est largement démocratisé avec le soutien du fonds. «Ce partenariat est indispensable à tous les publics en formation ou en perfectionnement, intervient Claude Howald, présidente de l’OrTra santé social Genève. Ils peuvent ainsi, sans souci financier majeur, acquérir ou compléter leurs compétences. Ces formations seraient impossibles à financer uniquement par le biais de fonds publics. Actuellement, l’OrTra peut assurer l’enseignement des CIE et une partie des formations modularisées pour adultes en emploi, dans une large mesure grâce à la FFPC : plusieurs centaines de personnes en bénéficient chaque année ! »

Si une grande partie du fonds est dévolue à la formation initiale, son conseil de fondation ose aussi de grands écarts en finançant par exemple des modules de formation continue et des stages internationaux à l’attention de danseurs professionnels. «Les futurs employeurs peuvent ainsi compter sur un personnel chorégraphique aux compétences diversifiées et augmentées», lance Séverine Garat, coordinatrice et porte-parole des Rencontres professionnelles de la danse.

A la faveur d’une récente mue technologique, de nouveaux outils de gestion permettront, dès le 1er mars 2015, aux associations professionnelles et aux entreprises d’adresser leur demande de soutien en ligne: www.ffpc-form.ch.

Iris Mizrahi, Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC)